Quand la normalité n’est pas d’actualité
« Toutes les espèces sont ce qu’elles doivent être, présentant également la variété dans l’unité et l’unité dans la variété »
La vie est une activité polarisée. Lors de sa pratique, le professionnel garde cela en tête, mais aussi, l’apprivoise. Observer la différence, comme une différence, certes, mais avec bienveillance et neutralité. D’après mon expérience, le plus important est que l’individu trouve du sens à ce qu’il fait, à ce qu’il vit. Que cela résonne en lui et lui permette de vivre.
Lors de mon activité, je suis amenée à accompagner des entreprises et des candidats dans leur recherche d’emploi. Un nombre incalculable de fois, j’entends un.e patron.ne me dire : « Eh bien, je recherche un.e candidat.e normal.e, tout simplement ».
J’insiste : « C’est-à-dire normal ? qu’est-ce que cela veut dire pour vous normal ? » Outre les préjugés et les stéréotypes, qui sont une perception conformiste, et peuvent aller jusqu’à être discriminants (sujets qui ne seront pas évoqués ici), les réponses varient énormément.
Je me dois alors d’approfondir, la question « pourquoi ? » revient sans cesse, presque au risque d’agacer.
Effectivement, la perception et la signification des mots diffèrent d’une personne à une autre, en fonction du contexte ou du vécu. Il est nécessaire de préciser ce que signifie « normal » pour chacun.
Nous devons être le plus impartial possible. Pour ce faire, le but n’est pas de changer notre perception. Nous nous devons de comprendre, comment pensent et fonctionnent nos interlocuteurs pour nous approcher au mieux de ce qu’ils souhaitent réellement.
En tant qu’accompagnante, j’estime que mon rôle est de les accompagner à trouver du sens, du sens dans leur métier ou dans leur recherche. Que cela fasse sens pour eux. Je les guide, les informe, les oriente…
En conclusion, au-delà du savoir, d’après moi la compréhension du « normal vs anormal » me parait indispensable au respect de l’individu et de sa subjectivité.
Faire attention à la violence des mots qui, sous couvert de bonnes intentions et de bienveillance, peuvent entraîner des conséquences, lorsqu’ils sont mal dits ou au mauvais moment ou trop subjectifs… Il faut malgré tout essayer de se protéger et de protéger les individus « des mots », nous ne sommes pas coupables mais responsables de ne pas savoir ou apprendre. Nous faisons bien sûr, au mieux !
La relation que l’on entretient avec ses candidats et les entreprises joue un rôle majeur dans nos réussites communes. Elle est source de progression et d’épanouissement. C’est la clé d’un travail réussi. L’important est de savoir déléguer, de prendre le temps et de faire preuve de mesure, de modération. Nos clients nous font confiance. A nous de toujours apprendre, nous informer et continuer à construire un savoir qui ira donner du sens à notre métier et aidera les personnes que l’on souhaite accompagner.
Karen BOIVIN – Consultante et Formatrice – AVK Consulting